« Faut-il abattre les platanes sur les bords des routes ? » La question a encore une fois resurgi dans les médias à l’occasion de la pétition de l’association 40 millions d’automobilistes.

Certes, la pétition ne demande que la pose de glissières devant les platanes, ce qui, à première vue, peut sembler raisonnable. Mais, outre le fait que les glissières sont aussi un obstacle latéral, combien de platanes et d'autres arbres restera-t-il si on veut mettre des glissières partout ?

Très, très, très peu.
Pourquoi ? Parce que la distance à la chaussée ne permet pas cette installation.

Donc, effectivement, tous ceux qui signent cette pétition signent en fait, sans doute sans le réaliser, une demande d'abattage.

Pourtant, cela fait des années qu’il est établi que la sécurité routière n’est pas corrélée à la présence des arbres d’alignement le long des routes et aussi que ces alignements forment avec la route des « allées », un patrimoine culturel, environnemental et social, protégé. La beauté essentielle des allées d’arbres nous fait vivre. Il est grand temps d’élargir et la vision sur les arbres de bord de route.

Retrouvez notre communiqué de presse "Sécurité routière : non les arbres ne sont pas le problème" ici

La saison 2024 de l'Observatoire artistique de l'allée de frênes de Trampot s'est achevée. Elle a accueilli trois artistes en résidence. Rendez-vous l'an prochain pour voir l'aboutissement du travail de Constance Fulda, Wayne Gudmundson et José Le Piez.

Voir dans les arbres un problème de sécurité routière à résoudre est bel et bien dépassé. Les vives réactions suscitées par l’annonce du plan d’abattage du Conseil départemental de la Haute-Marne en février dernier - en particulier les réactions du ministre de la Transition écologique Christophe Béchu (Le Figaro, 15.02.2024) mais aussi de l’association Victimes & Citoyens (communiqué de presse 15.02.2024) - le confirment.

En novembre 2023, le colloque international intitulé « La beauté essentielle des allées d’arbres » a réuni des chercheurs, professionnels de terrain, élus et citoyens de 11 nationalités.

Il s’est achevé par une déclaration commune, étayée par les apports scientifiques et éthiques des intervenants.

Cette « Déclaration de Carcassonne » rappelle que, face aux grands enjeux contemporains, les allées d’arbres sont d’intérêt général. Elle relève aussi qu’il n’existe pas de corrélation entre sécurité routière et arbres de bord de route plantés en allées. Au contraire, les alignements d’arbres jouent un rôle positif, tandis que leur beauté est essentielle pour notre santé mentale, qui constitue un enjeu de société majeur aujourd’hui (1^er poste de dépenses de l’Assurance maladie, 1^ère cause de décès des 15-35 ans, un chiffre quasiment stable de 9 000 suicides par an, loin devant le nombre de tués sur les routes).

En conséquence, la « Déclaration de Carcassonne » appelle les pouvoirs publics à s’engager pour maintenir et replanter ces « cathédrales » végétales, qui sont aussi l’image de marque des territoires. Et cela passe concrètement par l’abandon de la doctrine de sécurité routière dépassée qui voudrait imposer des distances minimales des arbres aux bords de chaussées.

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