Le Comité de labellisation de la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale, présidé par l’historien Antoine Prost, a décidé d’accorder le label Centenaire à notre projet de colloque "Les allées d'arbres - de la guerre à la paix".
Ce projet fait donc partie du programme national officiel du Centenaire, répertorié sur le portail Internet centenaire.org.
Les inscriptions au colloque « Les allées d’arbres – de la guerre à la paix » sont ouvertes.
Le programme du colloque, labellisé « Année européenne du patrimoine culturel », est en ligne ici. On y parlera d'arbres avec notamment Glenn Williams, le directeur de TREENET, un cluster de recherche et d’éducation sur l’arbre urbain de l’université d’Adelaide (Australie).On y parlera d'allées d’arbres de tous les continents, passées et présentes, par exemple avec Katharina Dujesiefken, référente « allées » pour le BUND (Les Amis de la Terre Allemagne) et bien sûr à l'occasion de la remise du « Prix des allées » de Sites & Monuments.
Des routes et de gestion, il en sera question avec Erick Constensou, chef du service Technique et Environnement de la Route au conseil départemental de Haute-Garonne, lauréat du « Prix des allées » 2016, et Laurent Pierron, président de la Société Française d’Arboriculture, en parleront en connaissance de cause.
De la guerre à la paix
La réalité des paysages de la guerre de 14-18 et la représentation des routes bordées d’arbres pendant la guerre sera abordée par un spécialiste de la question, Paul Gough, professeur à la RMIT University de Melbourne, et peintre lui-même (exposé à l’Imperial War Museum à Londres, au Canadian War Museum à Ottawa et au National War Memorial en Nouvelle-Zélande).
La question de la mémoire sera abordée notamment par Jo-anne Morgan, de l’université de Canterbury, en Nouvelle-Zélande, auteur d'une thèse traitant des allées mémorielles, ou par Marie-Madeleine Damien, secrétaire générale de l’association Paysages et Sites de mémoire de la Grande Guerre, dont l’objectif est une reconnaissance par l’Unesco de ces sites comme Patrimoine mondial de l’humanité
Paysage et démocratie seront également au menu, avec Maguelonne Déjeant-Pons, secrétaire exécutive de la Convention européenne du paysage du Conseil de l’Europe, ou Chris Rust, co-président du collectif STAG, à Sheffield, par exemple. Tandis que Piotr Tyszko-Chmielowiec, directeur du programme « Roads for Nature » de la Fondation pour le développement durable, nous fera toucher du doigt la cohésion européenne au travers de coopérations et deplantations transfrontalières.
Passer de la guerre à la paix : et si nous faisions route sur des voies bordées d’arbres, à la rencontre des autres ? Le tourisme culturel nous y invite. Erwin Pfeiffer, directeur adjoint tourisme de l’ADAC, 2ème automobile-club mondial, présentera le plus long itinéraire touristique axé autour d’allées : la Deutsche Alleenstraße, 2900 km au travers de l’Allemagne.
Au total 25 intervenants, venus de 11 pays et de 3 continents, nourriront la connaissance, la réflexion et les projets pour demain..
Pour s’inscrire : c’est ici . Ne tardez pas !
Quelques échos sympathiques à propos du programme du colloque des 12 et 13 novembre 2018
Le colloque "Les allées d'arbres, de la guerre à la paix" vient de se voir décerner le label "Année européenne du patrimoine culturel" par les services centraux du ministère de la Culture. Cette "reconnaissance qualitative du projet" est un cadeau bien apprécié.
L'Année européenne du patrimoine culturel, adoptée le 17 mai par le Parlement européen, a pour objectif d'encourager " les citoyens européens à découvrir et à explorer le patrimoine afin de renforcer le sentiment d'appartenance à un espace européen commun".
Patrimoine culturel européen, les allées jalonnent - avec leurs spécificités et leur histoire propre - l’espace européen. Leur exploration est à la portée de tous, dans les déplacements quotidiens ou touristiques. La dimension esthétique améliore le cadre de vie des citoyens et sert l’image de marque des territoires, en même temps que leur rôle pour la biodiversité, la captation carbone et l’abaissement des températures en fait l’enseigne d’un tourisme durable. Comment mieux coller à la feuille de route de l'ANnée européenne ?
En découvrant l'histoire des allées de mémoire liées à la 1ère Guerre mondiale, le colloque met un coup de projecteur sur la dimension culturelle des allées, résultat de 5 siècles de circulation des idées / des écrits, des hommes de l’art / de leurs commanditaires, des arbres eux-mêmes. Il nous donne ainsi un signal essentiel face au repli de nos sociétés.
Le colloque amorcera par ailleurs une mise en réseau d'allées et d'acteurs dans la perspective d'itinéraires touristiques et culturels. Les allées créent des liens physiques et symboliques. Elles servent l’idée de cohésion et de paix, en particulier dans le cas de plantations d’allées transfrontalières, comme en 2014, à la frontière germano-polonaise, dans un programme « Des allées, pas des frontières ».
Largement ouvert aux associations, importants moteurs des actions, le colloque se poursuivra en 2019 en direction du grand public.
Bref, nous remplissons largement les objectifs fixés par la Commission européenne. L'attribution du label nous donne désormais droit à utiliser les logos du ministère de la Culture et de la Commission,.et à figurer dans l'agenda officiel.
Allee, allé, aleja, alej, аллея : voici la déclinaison de notre "allée" français en allemand (Allee), en suédois, norvégien ou danois (allé), en polonais, slovène, letton ou slovaque (aleja), en tchèque (alej) et en russe (аллея).
A chaque fois, le terme désigne aussi bien une rue, une route, un chemin voire un canal bordé d'alignements d'arbres.
Voyez par exemple les plus belles "Alleen" de Suisse : https://www.baumpflege-dietrich.ch/bern-thun-interlaken/images/pdf/medien/fachberichte/die_schoensten_alleen_der_schweiz.pdf
Ou bien faites un saut en Suède : une campagne de parrainage d'arbres est en cours pour la "trädallé" (allée d'arbres) du Göta Kanal, un canal de 190 km construit au début du 19ème siècle : https://www.gotakanal.se/sv/tradfadder/
Dans la Norvège voisine, l'allée de Borgestad (Borgestadallé) a été couronnée "plus belle route de l'année" en 2012 par l'administration des routes norvégienne, pour l'exemplarité de la conception de cette allée et de sa gestion, qui a permis on maintien depuis 1920 : http://www.side3.no/dette-er-norges-vakreste-vei/3346855.html
BUND Mecklenburg-Vorpommern et Drogi dla Natury ont mis sur pied un programme intitulé "Des allées, pas des frontières". En 2014, la première allée transfrontalière entre l'Allemagne et la Pologne voyait le jour : les allées peuvent être un symbole de cohésion et de paix.
L'arbre a cette force, reprise aujourd'hui par les deux dirigeants Coréens qui planteront un arbre sur la frontière, signe de "paix et de prospérité".
En 1922, au lendemain de la Grande Guerre, Joffre entreprend une tournée mondiale pour promouvoir la paix. Lorsqu'il arrive aux Etats-Unis, il y plante un des 1000 ormes de l'allée mémorielle Des Moines (Des Moines Memorial Drive).
ALLÉES-AVENUES a signé en début de mois, aux côtés du Cabinet All(i)ée, des Amis de la Terre, d'A.R.B.R.E.S, de l'ASPAS, du Comité des Parcs et Jardins de France, de la Fédération Française du paysage, de l'Institut Européen des Jardins & Paysages, de la LPO, de Maisons Paysannes de France, de Noé, de Patrimoine-Environnement, de Paysages de France, De Paysages de l'après-pétrole, de la Société Française d'Arboriculture, de VMF, un courrier à Nicolas Hulot.
La force symbolique du lien, qu'incarnent les allées d'arbres - en s'affranchissant du temps et de l'espace -, est un formidable atout : les allées peuvent, aujourd'hui encore, servir la mémoire ; elles peuvent mettre en relation des lieux et des personnes ; elles peuvent afficher la solidarité des citoyens, comme l'allée transfrontalière plantée en 2014 entre l'Allemagne et la Pologne.
C'est ce que montrera le colloque international organisé au lendemain du Centenaire de l'Armistice, dans les Vosges.